Essais chronos

Posté le : 07/07/2010 par Phill75.

Je ressens une certaine pression (stress, quoi!); les chronos sont cet am, plus qu'une séance de libres (encore avec les GT modernes, flûte!) et nous ne savons pas vraiment où nous en sommes..
Difficile, impossible de faire un tour tranquille; les Lambo et autres 997 RSR arrivent si vite sur nous et il faut doubler les autos plus lentes.
Il me semble néanmoins que ça commence à se mettre en place; je paye le fait de ne pas avoir roulé depuis la course de Jerez (quel circuit fantastique!!), début novembre en Legends Cars. Reprendre le rythme course avec une auto parfaitement connue est bien plus facile que lors d'une découverte surtout avec un chèque de caution en épée de Damoclès!!!

Derniers essais libres le matin; il a été décidé de scinder la séance (1h15) en 4 pour pouvoir s'entrainer au changement de pilote; les secondes perdues au stand sont difficiles à rattraper sur la piste, bien entendu.
S'installer le plus vite possible, régler le rétros (pour la première fois, je roule avec les rétros me donnant une vision normale et ça change tout!).
20 mn de roulage, ce qui est finalement peu, mais je commence à mettre en pratique le mode d'emploi.
Première chose, la 2 étant trop délicate à rentrer, je ne m'en sers plus; je conserve la 3 dans les virages serrés. La boite, refaite après les 4 H du Nurburgring (sur la Nordschleife, svp) avait eu des problèmes de synchros (la 3 et la 4) qui ont donc été changés mais les pilotes ne passant jamais la 2 au Nurburg, c'est ici qu'on s'aperçoit du problème.
Il y a forcément des conséquences; il devient impératif de soigner plus encore l'entrée en courbe. Surtout rentrer doucement et ne pas accélerer trop et trop tôt sinon le sous-virage est copieux, chronophage.
Obligé de prendre de la marge au freinage, je me rends compte qu'il faut juste lécher les freins du point de braquage jusqu'à la corde ou presque (ceci dans le serré uniquement) mais qu'on peut mettre à fond aussitôt, du moins dans l'épingle qui précède le raidillon de la ligne droite des stands; là je sors très bien et plus vite que ceux qui me précèdent. Dans les autres serrés, il faut doser, ne surtout pas avoir le moindre poil de sous (sinon il s'aggrave instantanément) et gérer le couple de camion qui fait dériver le train arrière.
Je remarque que l'auto a 2 façons de survirer: soit doux et "téléphoné", jolie glisse facile à contrôler (ça, c'est après un lever quand on soulage les gaz pour ré-orienter le nez, transfert de poids plus couple provoquent la dérive - ou le travers - à la reprise des gaz).
Soit quand on cherche la motricité à l'accel', appuyer trop fort fait décrocher sèchement l'arrière mais ça reste très gérable...Avec l'expérience de la glisse et un bon car control.

Toujours cette chaleur étouffante qui nous fait ruisseler avant même de prendre le volant; "Peyo" sort décalqué de la voiture, je ne l'ai jamais vu dans cet état! Comme moi il ne se sert plus de la 2.

Je lui propose de qualifier la voiture. Il a déjà couru 4 meetings cette saison, il roule régulièrement en essais privés et si nous sommes d'habitude dans les mêmes temps et je suis convaincu qu'il va tirer un meilleur parti que moi des pneus neufs. C'est pourtant pas l'envie qui me manque de faire "péter un chrono" pour voir où je me situe mais c'est ça, l'endurance, d'abord penser en termes d'équipage.

Les essais qualifs se déroulent sans la moindre anicroche. Grosse, grosse différence avec les séances libres, il n'y a plus de modernes et un trafic infiniment plus facile à gérer. Là, je commence à envoyer et je suis beaucoup plus rapide que le matin; 3 secondes de gagnées. On peut dire que c'est le début, je commence à exploiter la voiture et je vois précisément ce que je peux gagner, autour de 2 secondes. Mais manquant de roulage, il n'est pas question d'essayer d'aller les chercher, et je suis en pneus usés, d'autant que c'est Pierre qui va faire le temps (avec les gommes neuves) et que le chèque de caution( voir plus haut!)...
En revanche, je sors de la voiture asphyxié; je dis bien asphyxié et pas essoufflé; incapable de m'asseoir pendant une dizaine de minutes, je cherche l'air en tournant en rond...Je précise qu'il fait 37° à l'ombre.

Voilà qui promet pour la course. Pierre me dit "je ne tiendrai jamais 1 heure et 1/2 de relai" et veut s'arrêter toutes les 45 mn. De mon côté, je me demande bien comment je vais pouvoir y parvenir.
Ce qui ne l'empêche pas de réaliser le 12 temps, second du groupe 3.
L'équipe qui nous coache efficacement et avec beaucoup de gentillesse se joint à moi pour tenter de le persuader. Il faudra toute la soirée pour le convaincre qu'au delà d'un arrêt la course est foutue.
Je me rends bien compte que ce long roulage, tout à fait inhabituel pour nous, va s'avérer très difficile et je me mets en quête d'un casque ouvert; l'intégral que nous utilisons, très ajusté, est une vraie gêne pour la respiration. Coup de chance, le champion de France, Bernard Moreau (Carrera RSR G4) est notre voisin et en a 2!!! Il se trouve qu'il s'agit de retrouvailles pour nous, il y a bien 35 ans que nous ne nous étions vus; nous rêvions de course auto à l'époque et nous voilà dans la même course au volant d'une Porsche! Incredible, no?

Je poste le compte rendu de la course dès que possible.