Pierrick 3.2 88 , magnifique Profil !

Posté le : 21/11/2012 par celeste.

Avez-vous déjà rêvé de retourner en enfance ? Pour échapper aux vicissitudes du monde adulte, et goûter à nouveau à des plaisirs simples et innocents. Ou mieux encore, avez-vous déjà rêvé de retrouver ces joies enfantines, mais sans redevenir tout à fait naïf pour autant ? C'est à dire mélanger adroitement votre lucidité actuelle avec cet émerveillement qui avant l'âge de raison ne vous quittait pas. Et utiliser tout le bagage intellectuel et sensoriel accumulé depuis l'adolescence pour profiter au décuple d'un jouet d'enfant qui serait à votre taille, à votre mesure...

Ce jouet, je l'ai trouvé : une Porsche 911 Carrera. L'archétype de la voiture de sport des cinquante dernières années, grandeur nature. Le rêve universel de tout conducteur sportif. Et pour ma part un rêve d'enfant qu'aucun Père Noël n'aurait jamais pu satisfaire.

Et c'est pourtant bien un superbe modèle de 1988, gris métallisé, qui est maintenant soigneusement garé dans mon garage, à l'abri sous une housse de protection. Oui, vous avez raison : c'est un peu dommage de cacher ainsi au regard cette ligne intemporelle, toute en puissance mais sans agressivité, véritable sculpture dynamique qui symbolise vitesse et sportivité automobile. Mais les jouets d'adulte sont trop précieux pour que l'on ne devienne pas soigneux à l'extrême, et il s'agit ici de se protéger des enfants, les vrais, qui occupent aussi le garage avec les vélos, tracteurs, tricycles et autres engins qui les contentent encore.

Un exemple de plaisir simple et innocent ? Retirer délicatement cette housse, justement, ouvrir la portière, s'installer dans le siège baquet, respirer l'odeur du cuir, et laisser son regard se promener sur les compteurs, jauges, témoins et voyants, ou à travers le pare-brise sur ces ailes proéminentes si caractéristiques... Caresser le volant, saisir le pommeau du levier de vitesse, vérifier le fonctionnement des pédales comme pour une conduite imaginaire, ces gestes que l'on a tous fait lors des salons automobiles ou chez les concessionnaires, dans des voitures pourtant bien moins prestigieuses !

Ou bien actionner la tirette qui commande l'ouverture du capot moteur, à l'arrière, pour détailler en connaisseur la mécanique. C'est l'impressionnante turbine qui saute aux yeux, tout d'abord, et qui rappelle le refroidissement par air de ce moteur, une particularité anachronique qui garantie pourtant cette sonorité inimitable dont on ne se lassera pas. Puis les énormes tubulures d'admission en alliage léger. Il y en a bien six, avec chacune à sa base son injecteur, et l'on se prend à visualiser le rythme des flux d'air et de carburant qui gavent chacun des six cylindres lors de chaque montée en régime. Les cylindres eux-mêmes sont cachés, dessous, plus profondément, car nous avons bien affaire à un flat-six, un moteur à plat, qui garantit à la voiture un centre de gravité le plus bas possible, le plus près de la route, pour que cette puissance brute que l'on devine puisse se transformer en... plaisir de conduire. Il est temps alors de laisser ces plaisirs simples, bien trop innocents. Et de s'installer au volant pour de bon, faire gronder le moteur, enclencher la première et partir à la recherche de ces routes que l'on n'a cessé de parcourir en rêve.

Le plaisir de conduire ! Dans mon dos, les 231 chevaux sont bien réels. Sous mes yeux, un immense compte-tours dont l'aiguille bondit jusqu'à la zone rouge à la moindre pression sur l'accélérateur. Plus à droites, presque cachées, les graduations du compteur de vitesse rappellent que cette voiture est capable d'un petit 250 km/h chrono. Pas de panique : ce n'est qu'un jouet. Et le but du jeu, c'est de trouver une route plutôt sinueuse, peu encombrée, en montagne peut-être, et rouler, enchaîner les virages, avaler les kilomètres, et foncer vers une destination la plus lointaine possible, car paradoxalement si l'on y va vite, on ne désire pas pour autant y arriver tôt : car alors le jeu s'arrêterait. Le plaisir, c'est cette impression d'être coller au siège à chaque relance de la mécanique, c'est l'accélération latérale dans les grandes courbes, c'est un freinage fort en appui avant d'entrer dans un virage serré, les vitesses que l'on passe à la volée juste avant d'atteindre le rupteur, seconde, troisième, toujours cette obsédante aiguille de compte-tours irrémédiablement attirée vers la droite, le dépassement éclair d'un camping-car qui disparaît dans le rétroviseur comme s'il était à l'arrêt, et puis cette épingle là-bas qui se rapproche vite, si vite à fond de troisième (pas le temps de regarder le compteur de vitesse), freinage brutal, rétrogradage, l'arrière de la voiture se déleste légèrement pour faciliter l'inscription dans le virage, et c'est reparti pour un tour... A fond de troisième ? C'est à dire pas loin de 160 km/h.

Un jouet, un vrai, donc. Mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Pour adulte consentant et responsable uniquement !

1 commentaire :

celeste le 2012-11-21 :

A lire et relire sans modération , sans limite , tellement c'est beau et si bien écrit

Félicitations plus que méritées Pierrick !